samedi 16 août 2014

PERIPLE EN FAMILLE - Pékin, Xi'an et Sichuan (1/3)

Cet été, nous avons (enfin!) accueilli en Chine Catherine (la maman d'Edouard), Jean-François (le beau-père d'Edouard) et Agnès (la petite-soeur de Delphine)!

Quel bonheur de retrouver la famille, de leur faire visiter "notre" Pékin et de partir ensemble à la découverte du Sichuan!


 

Pékin
Recevoir à domicile, c'est simple. On connait et on se fait un plaisir de jouer les guides. Et l'on commence fort! A peine nos hôtes ont-ils atterris, le temps d'avaler un déjeuner très français (saucissons et fromages ont bien voyagé, à l'exception d'un Saint Félicien qui s'est fait la malle dans la valise -bonjour l'odeur!), les voilà menés au Temple du Ciel! Coiffé d'une superposition de trois toits de tuiles bleus caractéristiques de l'architecture chinoise, ce monument très aérien est un plaisir pour les yeux. L'harmonie de sa structure n'est pas son seul attrait. Prêtez attention à sa beauté intérieure (NDLR: celles des bâtiments alentours au sein desquels l'histoire du temple vous est comptée) et vous apprendrez qu'au temps des dynasties, l'Empereur se rendait au temple pour procéder à des offrandes (animaux en sacrifice) et réclamer au ciel de bonnes récoltes. Vous verrez, aussi, que le temple est désormais le terrain de jeu des Pékinois, qui s'y retrouvent pour se défier aux échecs ou au Jianzi (le sport qui consiste à jongler et à s'échanger avec une petite boule de plume avec des acrobaties plus ou moins élaboré selon le niveau des joueurs ;  plutôt qu'un long discours, un lien vers une vidéo de Jianzi masters: http://youtu.be/m9kkvb0Ya94).

 

Le Temple du Ciel sous un ciel bleu immaculé et un soleil radieux. Nous avons eu un temps magnifique tout au long du séjour.
Les joueurs d'échecs chinois ont leur fan-club.
La moyenne d'âge des meilleurs joueurs de Jianzi vous surprendrait...


Un vol de 18h avec escale et quelques heures de promenade sous 35° à l'ombre, ça use. Nos hôtes ont les jambes un peu lourdes.




Pas de repos pour autant! On enchaîne le lendemain avec une visite de mon endroit préféré à Pékin: le Palais d'Eté! L'Empereur trouvait dans cette résidence construite sur le flanc d'une colline dominant l'immense lac Kunming un refuge de fraicheur pour faire face à la chaleur estivale.
Nous y sommes allés en toute saison. A chaque fois, le lieu présente un nouveau visage. Mais un point commun, tout de même, à toute ces visites: la majesté et le charme qui se dégagent du palais. Souvent, aussi, de belles rencontres! Cette fois, de jeunes écoliers chinois nous abordent sur les encouragements de leur professeur d'anglais: ils nous demandent si l'on peut les aider à travailler la langue de Shakespeare en discutant 5 minutes avec eux. Un bon moyen pour eux de découvrir l'utilité des langues étrangères. Une méthode d'enseignement qui ringardise aussi complètement l'apprentissage QCM que l'on fait en France de ces langues qui n'ont plus rien de "vivantes"...


Je vous l'avez dit: c'est beau!



Les gardiens de toit, sorte de gargouilles censées protéger les bâtiments des incendies. Utiles sous cette chaleur.
 
Lac Kunming et réplique du bateau de marbre commandé par l'impératice Cixi.
Petite ballade en bateau-dragon sur le lac Kunming.
 
En bas de la "colline de la longévité", les 728 mètres de la "longue galerie", entre la "porte de l'invitation de la lune" et le "pavillon Shizhang" (quels poètes ces Chinois). Les gravures et les peintures du plafonds de bois sont à couper le souffle.
Les statues du Palais aussi!
Il manque juste le photographe pour que nous soyons au complet!
Photo-souvenir avec nos élèves d'un jour.

 En récompense de cette belle (mais épuisante) ballade, nous dinons au meilleur canard laqué de la ville. Le restaurant est victime de son succès: impossible de faire des réservations et la file d'attente est longue avant de trouver une table. Mais le temps passe vite lorsque l'on profite des spectacles de danse, de jonglerie et de marionnettes, une bière Tsingtao à la main.

Musique traditionnelle. De chaque coté, un instrument traditionnel très populaire, le "erhu"
 
Spectacle de marionnettes

Spectacle de jonglerie

Le canard laqué arrive enfin...
... et déclenche l'hystérie de nos hôtes!
Le lendemain, le programme est plus léger. Visite du marché de Panjiayuan pour faire le plein de souvenirs et de petits cadeaux (bijoux de pierres précieuses -de jade bien sûr, peintures sur bois ou toile de riz, etc.), de la place Tiananmen (qu'on ne présente plus, sinon, on nous ferme le blog) et de Nanluogouxiang (une des rares rues qui présentent encore une architecture typique -mais pas authentique ; bars et restos font le délice des badauds ; la destination vaut le détour mais n'entre pas pour autant dans les "must see" des guides touristiques et l'on y croise donc plus de "touristes de l'intérieur" que d'étrangers).
Nous tentons aussi la visite de la Cité Interdite, mais les guichets ferment alors que nous faisons la queue. Nous y entrerons finalement le lendemain, et le temps est toujours au beau fixe!

Les échopes du marché de Panjiayuan.

On y trouve de très belles porcelaines chinoises!
Sur la place Tiananmen, photo de famille (avec le Grand Timonier entre Cathy et Delphine, excusez du peu!) devant l'entrée de la Cité Interdite.
L'extincteur. En cas de moine qui s'immole. True story.


L'un des pavillons les plus imposants de la Cité Interdite. A chaque fois que l'on revoit ces photos, on est abasourdi par le temps que nous avons eu...
Dans la Cité Interdite, les magnifiques costumes traditionnels que l'on aurait aussi croisés au même endroit quatre siècles plus tôt.
Les plus jeunes aussi se prêtent au jeu!
Vue de la Cité Interdite, perchée sur la colline de charbon qui la surplombe.

Autre incontournable d'une visite à Pékin: la Grande Muraille! Nous louons une voiture et partons à 5 pour Mutianyu. Il s'agit d'une des plus belles sections de la fortification, une des plus vertes aussi (96% de forêt sur son parcours!).
Un beau couple de fringant quinqua, qui ont avalé des kilomètres de Grande Muraille sous un soleil de plomb sans problème. Ils étaient, il faut bien le dire, mieux équipé que d'autres...

Et oui, je parlais de moi! Faute de chapeau, je m'improvise une protection solaire très fashion...
Moins de faute de goût chez les soeurettes, toujours aussi élégante.
Au complet, tous ravis de la ballade!




C'est un bonheur en soit que d'accueillir notre famille à Pékin. De lui faire découvrir cette ville qui nous était si étrangère il y a deux ans, quand nous y avons posé nos valises. Cette ville que nous nous sommes peu à peu apprivoisés, au fur et à mesure que nous maîtrisions un peu plus notre "mandarin de survie". Cette ville qui nous est désormais familière. A tel point familière que les mille et un détails qui caractérisent ce que l'on aime et ce que l'on déteste d'elle sont peu à peu devenus invisibles à notre regard. Et il fallait bien le regard neuf de nos proches pour nous amener à (re)découvrir Pékin (merci pour cela aussi!). Morceaux choisis:



Les consignes de sécurité expliqués en dessin et en dessin animé dans le métro ("que faire en cas d'incendie? ne pas se jeter dans les flammes". Good thinking!).
La gastronomie chinoise: quel bonheur! Non, pas de chien! Non, pas de problèmes de digestion! Juste une gastronomie délicieuse qui vaut bien la notre en goût (mais pour le tiers du prix!).

Un sens aigu de la communauté et du "vivre ensemble": ici, en bas de notre résidence (et comme dans la plupart des résidences de Pékin), le rassemblement matinal quotidien des habitants du quartier, qui font leur gym ensemble, en musique...

Là, sur la grande place du quartier: comme tous les autres jours, la foule se presse en début de soirée autour d'un groupe de musique et entonne des chants traditionnels. La joie se lie sur tous les visages et l'on ressent un frisson à l'écoute de la force de ce beau chant collectif!

A quelques mètres de là, des groupes de danse s'organisent. Il y en a pour tous les goûts: rock, flamenco, techno ou r'n'b. Pour tous les âges aussi. Cathy et JF s'essayent à la valse.
Entre les pas de ces danseurs, un amateur de calligraphie trace avec un grand pinceau trempé dans l'eau d'éphémère caractère chinois.

Des joueurs d'échec chinois.

Dans la rue, on croise aussi des joueurs de "erhu", un instrument traditionnel chinois à deux cordes, inventé il y a plus de mille ans. Pour avoir une petite idée des mélodies que les joueurs de erhu arrivent à sortir avec leur deux cordes, c'est par ici: http://youtu.be/2MdGlmyZpMw
Et toujours coté culture, petite illustration de la médecine chinoise: les curieux ronds foncés que l'on voit sur le dos de cette femme sont les traces laissées par la moxibustion, une technique de stimulation des points d'acupuncture par la chaleur!

Santé aussi avec ces équipements sportifs que l'on trouve en bas de la plupart des immeubles et qui rencontrent un grand succès, en particulier auprès des personnes âgées (comme ici, héhé!), qui se maintiennent ainsi dans une forme olympique. On croise régulièrement un papy qui peut enchaîner les tractions et s'étirent en plaçant ses pieds derrière sa tête, Kung-Fu style. Impressionnant!
Chez les plus jeunes, le Kung-Fu et la danse ont la côte auprès des garçons et des filles!


Un père gaga de son petit. Scène que l'on retrouve au quatre coin du globe, mais peut être avec une intensité particulière ici, au pays de l'enfant unique.
A coté du marché de Panjiayuan, un garage à vélo/ebike (vélo électrique). Malgré la montée en puissance préoccupante de la bagnole, le deux roues est encore un moyen de transport très populaire.

Ici, sur la place Tiananmen, les éboueurs sont organisés en petites unités commandos: sobriété de l'équipement et mobilité extrême!

Bien sûr, quand on vit à Pékin, tout n'est pas rose. Et même quand il fait beau, certains Pékinois ont du mal à se défaire des masques qu'ils portent quotidiennement pour se protéger de la (très pesante) pollution de l'air.

Et de temps en temps, quelques détails viennent nous rappeler que l'on vit dans un Etat qui surveille la population de près. (mais est-ce bien différent dans nos pays occidentaux?)
Et puis, la ville se développe, certes, mais à une telle vitesse qu'on en oublie les rudiments de l'aménagement urbain. Ici, l'anarchie des câbles électriques n'a rien de très moderne.







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