samedi 6 avril 2013

Tianjin et Grande muraille

Tianjin: pas grand chose à voir, mais tant à goûter!

La plupart de mes collègues chinois ne sont pas à l'Ambassade. En fait, ils ne sont même pas à Pékin. Ils travaillent à Tianjin, la 4ème agglomération du pays (avec quelques 13 millions d'habitants), située à 120 km (30 min. en train rapide) au Sud-Est de la capitale. 80% des besoins de la ville en eau potable sont assurés par un lac-réservoir passablement pollué. Dans le cadre du projet que je coordonne, des experts français viennent régulièrement échanger avec leurs homologues chinois sur la manière de mieux gérer cette ressource.
Je me suis donc rendu à Tianjin à de nombreuses reprises, mais exclusivement pour le travail. Je n'en connais pas l'histoire. J'ignore tout de ses monuments, de ses quartiers. Mes collègues nous ont offert, à Delphine et moi, de nous faire découvrir tout cela le temps d'un week-end.
Enfin, tout cela... De l'aveu même de nos guides perso, pas grand chose à découvrir en réalité... Sans le charme de l'architecture (très européenne) de certains de ces quartiers, héritée de l'époque des concessions (française notamment), la ville portuaire n'échapperait pas au constat qui s'impose à l'ensemble des grandes agglomérations chinoises: l'anonymat.
Comme partout ailleurs dans le pays, des quartiers entiers sont périodiquement détruits et reconstruits, autant pour faire face à la vétusté précoce des bâtiments de piètre qualité que pour absorber dans des immeubles toujours plus grands et toujours plus hauts les masses fuyant la campagne pour un hypothétique el dorado urbain. Ces barres n'ont pas plus d'attraits dans ces contrées extrêmes orientales que dans notre douce France.

L'héritage "colonial" donne pour sa part un certain cachet à la ville. On retiendra en particulier les nombreuses églises de Tianjin. Voilà en effet un trait particulièrement singulier.  Le communisme sauce aigre-douce n'est pas beaucoup plus tolérant vis-à-vis de l'opium du peuple que son lointain cousin soviétique. Les religions sont surveillées de près. Il y a deux églises catholiques ici. Celle qui est "adoubée" par le parti, qui dispose de lieux de culte où les croyants peuvent se rendre en toute liberté, et celle qui est reconnue par le pape et dont l'exercice du culte ne peut se faire qu'en secret. On la désigne d'ailleurs sous le nom "d'église souterraine".
C'est pourquoi nous avons été pour le moins surpris par le nombre des églises et des croyants, particulièrement fervents en ce week-end de Pâques. Surpris, aussi, par le coté très "pop" de l'édifice que nous avons pris le temps de visiter (les murs sont bariolés de couleur très vives ; désolé, mais pas de photos, par respect pour les fidèles).

On retiendra, surtout, les restaurants dans lesquels nous avons mangé dans lesquels nous nous sommes goinfrés. Que de bonnes choses à découvrir! Le yaourt chinois à la confiture d'azeroles. Les jujubes au miel. Les beignets à la citrouilles. Les poissons aux piments. Les biscuits aux figues. Certes, il y avait aussi du pied de porc... Nous pouvons affirmer sans l'ombre d'un doute que non, tout n'est pas bon dans le cochon!
Oui, la nourriture y est aussi bonne que la déco' est belle!

China house: LA visite qui vaut le détour à Tianjin. Une vieille bâtisse recouverte de porcelaine chinoise. Le résultat fait penser à une œuvre de Gaudi.

Plus de têtes à ces bouddha: le pillage des occidentaux et la révolution culturelle sont passés par là...


Les nouveaux quartiers de la ville sont plutôt laids. Du coup, j'envisage de revisiter le concept de destruction-créatrice.


 
Dans un temple bouddhiste, nous sonnons la cloche pour faire résonner nos prières

Tout un symbole... :)

L'église "pop"


Nos guides! UN GRAND MERCI!


La Grande Muraille II: le retour de la vengeance du mur qui fait mal aux pieds

Notre vie à Pékin est régulièrement troublée par un mal très commun au sein de la communauté des expatriés: la nostalgie des grands espaces et la nécessité de voir du "vert" (ou quelque chose d'approchant).
Rien de tel pour y remédier qu'une rando à la Grande muraille le temps d'un week-end! Problème: il y a rando et rando. La rando-promenade pour toute la famille et la rando-hard core, comprenant escalade sur terrain accidenté et dénivelé meurtrier.
Celles auxquelles nous nous adonnons correspondent à la seconde catégorie. A chaque fois que nous parvenons au bout de ce parcours du combattant, dur, dangereux, nous nous jurons mutuellement "plus jamais ça".
C'est en effet ce que nous nous étions dit après avoir tenté l'expérience avec la petite sœur de Delphine, Cécile. Oui, mais voilà: c'est devenu le meilleur souvenir de son séjour. Elle en conclue le récit avec la fierté de l'exploratrice: "je l'ai fait!". Nous avons nous même pris goût à cet effort sublime ainsi qu'aux paysages à couper le souffle qui s'offrent aux regards des randonneurs les plus téméraires au cours de ces expéditions kamikazo-aventurières!
Nous y cédons donc régulièrement.
Quelques photos pour vous convaincre que ce n'est pas (tout à fait) injustifié!











Nos guides ne manquent pas d'humour: la randonnée se termine au cimetière...