Tianjin:
pas grand chose à voir, mais tant à goûter!
La
plupart de mes collègues chinois ne sont pas à l'Ambassade. En fait, ils ne
sont même pas à Pékin. Ils travaillent à Tianjin, la 4ème agglomération du pays
(avec quelques 13 millions d'habitants), située à 120 km (30 min. en train
rapide) au Sud-Est de la capitale. 80% des besoins de la ville en eau potable
sont assurés par un lac-réservoir passablement pollué. Dans le cadre du projet que
je coordonne, des experts français viennent régulièrement échanger avec leurs
homologues chinois sur la manière de mieux gérer cette ressource.
Je
me suis donc rendu à Tianjin à de nombreuses reprises, mais exclusivement pour
le travail. Je n'en connais pas l'histoire. J'ignore tout de ses monuments, de
ses quartiers. Mes collègues nous ont offert, à Delphine et moi, de nous faire
découvrir tout cela le temps d'un week-end.
Enfin,
tout cela... De l'aveu même de nos guides perso, pas grand chose à découvrir en
réalité... Sans le charme de l'architecture (très européenne) de certains de
ces quartiers, héritée de l'époque des concessions (française notamment), la
ville portuaire n'échapperait pas au constat qui s'impose à l'ensemble des
grandes agglomérations chinoises: l'anonymat.
Comme
partout ailleurs dans le pays, des quartiers entiers sont périodiquement
détruits et reconstruits, autant pour faire face à la vétusté précoce des
bâtiments de piètre qualité que pour absorber dans des immeubles toujours plus
grands et toujours plus hauts les masses fuyant la campagne pour un
hypothétique el dorado urbain. Ces
barres n'ont pas plus d'attraits dans ces contrées extrêmes orientales que dans
notre douce France.
L'héritage
"colonial" donne pour sa part un certain cachet à la ville. On
retiendra en particulier les nombreuses églises de Tianjin. Voilà en effet un
trait particulièrement singulier. Le
communisme sauce aigre-douce n'est pas beaucoup plus tolérant vis-à-vis de
l'opium du peuple que son lointain cousin soviétique. Les religions sont
surveillées de près. Il y a deux églises catholiques ici. Celle qui est "adoubée"
par le parti, qui dispose de lieux de culte où les croyants peuvent se rendre
en toute liberté, et celle qui est reconnue par le pape et dont l'exercice du
culte ne peut se faire qu'en secret. On la désigne d'ailleurs sous le nom
"d'église souterraine".
C'est
pourquoi nous avons été pour le moins surpris par le nombre des églises et des
croyants, particulièrement fervents en ce week-end de Pâques. Surpris, aussi,
par le coté très "pop" de l'édifice que nous avons pris le temps de
visiter (les murs sont bariolés de couleur très vives ; désolé, mais pas de
photos, par respect pour les fidèles).
On
retiendra, surtout, les restaurants dans lesquels nous avons mangé dans
lesquels nous nous sommes goinfrés. Que de bonnes choses à découvrir! Le yaourt
chinois à la confiture d'azeroles. Les jujubes au miel. Les beignets à la
citrouilles. Les poissons aux piments. Les biscuits aux figues. Certes, il y avait
aussi du pied de porc... Nous pouvons affirmer sans l'ombre d'un doute que non,
tout n'est pas bon dans le cochon!
Oui, la nourriture y est aussi bonne que la déco' est belle! |
China house: LA visite qui vaut le détour à Tianjin. Une vieille bâtisse recouverte de porcelaine chinoise. Le résultat fait penser à une œuvre de Gaudi. |
Plus de têtes à ces bouddha: le pillage des occidentaux et la révolution culturelle sont passés par là... |
Les nouveaux quartiers de la ville sont plutôt laids. Du coup, j'envisage de revisiter le concept de destruction-créatrice. |
Dans un temple bouddhiste, nous sonnons la cloche pour faire résonner nos prières |
Tout un symbole... :) |
L'église "pop" |
Nos guides! UN GRAND MERCI! |
La Grande Muraille II: le retour de la vengeance du mur
qui fait mal aux pieds
Notre
vie à Pékin est régulièrement troublée par un mal très commun au sein de la
communauté des expatriés: la nostalgie des grands espaces et la nécessité de
voir du "vert" (ou quelque chose d'approchant).
Rien
de tel pour y remédier qu'une rando à la Grande muraille le temps d'un week-end!
Problème: il y a rando et rando. La rando-promenade pour toute la famille et la
rando-hard core, comprenant escalade sur terrain accidenté et dénivelé meurtrier.
Celles
auxquelles nous nous adonnons correspondent à la seconde catégorie. A chaque
fois que nous parvenons au bout de ce parcours du combattant, dur, dangereux, nous
nous jurons mutuellement "plus jamais ça".
C'est
en effet ce que nous nous étions dit après avoir tenté l'expérience avec la
petite sœur de Delphine, Cécile. Oui, mais voilà: c'est devenu le meilleur
souvenir de son séjour. Elle en conclue le récit avec la fierté de
l'exploratrice: "je l'ai fait!". Nous avons nous même pris goût à cet
effort sublime ainsi qu'aux paysages à couper le souffle qui s'offrent aux
regards des randonneurs les plus téméraires au cours de ces expéditions
kamikazo-aventurières!
Nous
y cédons donc régulièrement.
Quelques
photos pour vous convaincre que ce n'est pas (tout à fait) injustifié!
Nos guides ne manquent pas d'humour: la randonnée se termine au cimetière... |