En
Mai, fait ce qu'il te plaît. Banco! Nous louons un minibus et partons avec une
bande de 7 potes pour deux jours de ballades. Notre bande de potes en image:
Destination du week-end: Chengde!
Destination du week-end: Chengde!
Ancienne
cité impériale nichée aux contreforts de la Mongolie intérieure, à une
quinzaine de kilomètres de la Grande Muraille (et oui encore elle... elle est
partout!!!), la ville abrite une multitude de sites historiques et culturels. Sur
les douze temples dédiés au bouddhisme lamaïque édifiés à Chengde et dans ses
alentours, seuls huit temples (tous inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO) s'offrent encore aujourd'hui au regard des
touristes.
Le
voyage en vaut la peine non? 200 bornes au nord-est de Pékin tout de même... C'est
un vrai périple sur des routes chinoises. Non pas à cause des routes, nickel.
Plutôt à cause des conducteurs que l'on y croise...
Chauffard! Oups, pardon Monsieur l'agent... |
Une
pluie torrentielle nous accompagne sur tout le trajet, faiblit à notre arrivée
(d'où un pique-nique improvisé sur le parking de notre première visite) puis se
tarit enfin pour que nous partions à l'assaut des splendeurs de la ville!
Tout d'abord, direction Temple Puning (普宁寺, ou en pinyin : pǔníng sì, ce qui
signifie littéralement "Temple de la Paix").
Ce
temple bouddhiste fut construit en 1755 au cours du règne de l'empereur
Qianlong (Dynastie Qing ; et oui, c'est là que l'on se dit que, passer le "Petit
précis de l'histoire de France, des Gaulois à nos jours", on ne connait
pas grand chose). Il s'inspire très largement de l'architecture du Temple de
Samyé, l'un des plus anciens temples bouddhistes du Tibet. Il a été érigé pour
célébrer l'alliance de la Dynastie des Qing avec les princes Mongols et sceller
une paix durable entre les différentes ethnies de l'Empire. Il est aussi appelé
Temple du grand Bouddha: il abrite, un effet un Bodhisattva de 23 mètres de
haut pour 110 tonnes, sculpté dans cinq essences de bois : pin, cyprès, orme,
sapin et tilleul. Dingue non!
L'entrée du Temple de Puning |
Théo s'improvise guide. Apparemment, simplement pour se chauffer la voix. Ce soir, nous fêterons ses 28 ans. Au programme: karaoké! |
Moulins à prière. |
L'étrange mélange de sytles architecturaux Han et tibétains. |
Les "jeunes mariés" posent devant la réplique du Temple de Samyé. |
Dingue sur qui l'on tombe à Puning: Bernadette a pris une photo avec le chanteur d'Indochine! |
Même pratique ici que sur le Pont des Arts à Paris. Mais quel en est le sens? Mystère! |
L'Impératrice Xiaodefen (Delphine pour les intimes) ne voyagent qu'en chaise à porteurs... |
Notre seconde destination: Le Temple de Putuo Zongcheng
Cet autre temple bouddhiste (construit entre 1767 et 1771, toujours sous la Dynastie Qing) est remarquable par sa taille: entièrement ceint par un mur de clôture, il couvre une superficie de 220 000 mètres carrés, ce qui fait de lui l'un des temples les plus importants temples de Chine.
Il est aussi connu sous le nom de Petit Potala car il a été construit sur le modèle du Potala de Lhassa au Tibet (ancien sanctuaire du Dalai Lama construit un siècle plus tôt) pour commémorer le 60e anniversaire de l'empereur Qianlong. inspiré par l'architecture.
On retrouve là aussi l'étonnante fusion des styles architecturaux chinois et Tibétains aperçus au Temple Puning. Elle est ici présentée comme un symbole de la puissance unificatrice de l'Empire Qing sur une grande diversité de peuples et de cultures.
Aujourd'hui, le Putuozongcheng est un lieu touristique, bien sûr, mais c'est aussi le siège de festivités locales pour les moines bouddhistes résidant au Temple de Puning.
La Chine et la copie, c'est une longue histoire, certes. N'empêche, il y a encore des ratés... |
Presque la fin de la première journée. Plus de visites au programme aujourd'hui, mais nous souhaitons tout de même prolonger la ballade. Nous prenons un chemin de traverse à flanc de montagne. Chacun, dans le groupe, a dû s'imaginer ce qu'il trouverait au bout du chemin. Pour moi, la source d'un cours d'eau pur! (of course...). Finalement, raté: ce sera un cimetière converti en décharge sauvage.
Nous redescendons et empruntons un autre chemin. Une petite route. Des maisons de plein pied plutôt que des immeubles de 30 étages. Quelques parcelles cultivées. Du linge qui sèche sur le manche d'une pelle. Du vert à perte de vue. Bref, ce n'est pas Pékin et ça fait du bien!
Nous arrivons au bout du chemin, devant un autre temple. Un vendeur de légumes nous propose des tickets d'entrée au quart du prix normal. Je regarde ma montre: il est 17h25 et le temple ferme à 17h30. Nous déclinons donc poliment, beau joueur: après tout, monsieur cherchait juste à liquider les invendus de la journée à ces pigeons de touristes américains! Mais voilà, si quand ça nous arrange (bref, dès que l'un de nous fait une connerie) nous disons haut et fort "women shi meiguoren" (comprendre: "nous sommes américains), là, pour l'occasion, "women BU shi meiguoren" ("PAS américains"). Mes excuses à la belle-soeur américaine pour cet aveu de faiblesse...
Affamés, nous retournons dans le "centre ville" pour nous jeter sur les plats de jiaozi (raviolis chinoises) d'un très bon restaurant à proximité de notre hôtel. Une fois rassasié, les plus courageux (bref, tous sauf Amine, encore sous le choc de son vendredi soir!) se chauffent la voix avant de faire leur entrée au coco-love: une boite-karaoké (comprenant une section filles de joie selon les mauvaises langues -ou tous ceux qui y ont mis un pied).
Théo est en forme pour son anniv', et les Claudettes aussi! |
Au point que l'on tente d'entrée un duo en chinois! (et oui c'était moche...) |
Et quelle visite! Au programme de cette journée:
Le Palais d'Été impérial de Chengde
De tous les monuments de la capitale chinoise, le Palais d'Été de Pékin a ma préférence. Et celui de Chengde n'a rien à lui envier... Ne serait-ce que par la taille: 5,6 km² de superficie (soit deux fois le Palais d'Été de Pékin!) divisés en quatre partie: les palais et les temples, le lac et ses îles, les chemins de plaine et les sentiers de montagne. Facile de se perdre... Mais heureusement, nous avons un guide motivé et fier de la carte qu'il vient d'acheter:
Hier, il n'a pourtant bu que des bières... et à ce stade, il devrait avoir décuvé... :-) |
Deux siècles avant nous, les Empereurs de la dynastie des Qing avaient eux-mêmes été séduits par ces deux traits de caractères et c'est donc ici qu'ils trouvaient refuge de l'étouffante chaleur estivale Pékinoise.
D'importantes affaires politiques étaient réglées dans ce Palais: les Empereurs y recevaient les chefs des minorités (Mongols, Tibétains, etc.) pour maintenir la paix dans le royaume. Ils accueillaient aussi des envoyés diplomatiques étrangers.
Le
saviez-vous? Chengde est autant le symbole de la puissance de l'Empire chinois
que celui de sa chute! En
1793, c'est à Chengde que l'ambassade britannique conduite par Lord Macartney demande l'ouverture au commerce avec la Grande-Bretagne et l'installation d'une légation
permanente à Pékin. Le refus de l'Empereur Qianlong est le point de départ du conflit
entre la Chine et les États européens, qui culminera dans les guerres de
l'opium et s'achèvera sur la défaite de Pékin. Aujourd'hui, le nouvel essor de la Chine est
vécu comme une revanche sur l'humiliation infligée à cette époque par les occidentaux (Yesterday, our troubles seem so far away...). :-)
15h30. Nous n'avons toujours pas déjeuner. Amine prend un moment et médite sur l'opportunité du cannibalisme. |
Nous cédons à une pause déj' pour ne pas finir en carpaccio. |
Le petit pont de bois, le petit pont de bois, le petit pont de bois, le petit pont de bois! http://youtu.be/_7D5Bjt6Tow |
Au bonheur! Une forêt! C'est toujours la Chine, mais l'on se croirait dans les Landes! |
Sur la route du retour à Pékin, les yeux du conducteur suivent ceux des passagers, quittent la route et admirent la Grande Muraille à Jinshanling. |
Une petite photo de groupe pour finir! |
En bonus: Théo part en week-end! Florilège: